Des souris et des hommes
Un chef-d’oeuvre chez Duceppe

J’ai eu l’occasion de voir quelques pièces au théâtre en cette saison automnale, mais il y en a une qui s’est grandement démarquée du lot, que ce soit par sa mise en scène empreint d’authenticité et d’humanisme, par son interprétation sans faille ou par la nécessité de rafraîchir la perception que nous avons de ce texte lu par le passé: Des souris et des hommes.
Du 24 octobre au 1er décembre, le Théâtre Jean-Duceppe présentait sa version du chef-d’œuvre de la littérature américaine, dans une mise en scène remarquable de Vincent-Guillaume Otis.
Des souris et des hommes de John Steinbeck est une pièce écrite et campée durant la Grande Dépression, dépeignant, à sa façon, le rêve américain.
« George et Lennie rêvent. De liberté, de prospérité et d’un peu de bon temps. Inséparables, ils voyagent de ferme en ferme, travaillant dur afin de réunir assez d’argent pour réaliser leur projet : posséder leur propre terre, élever des lapins et goûter un bonheur tranquille. Dans cette vie de misère, de labeur et de survie, où prime généralement le chacun pour soi, George et Lennie comptent l’un sur l’autre. Ils se heurteront, malgré cela, à une cruelle fatalité. »
Une fable intemporelle sur la quête de liberté, à laquelle il est dure de ne pas se rattacher. Qui ne rêve pas d’une vie meilleure?
L’histoire, extrêmement touchante, expose la dure vie de travailleurs, leurs amitiés et leur vulnérabilité. Oui, cette vulnérabilité masculine qui semble si difficile à décrire et à montrer... Et dans la pièce chez Duceppe, Vincent-Guillaume Otis nous en a offert une version ni trop brute, ni trop douce, mais bien parfaitement maîtrisée. Les paroles et les gestes de ses acteurs sont francs, mais laissent échapper une sensibilité qui nous fait fondre le coeur.
Il y a aussi tous ces questionnements sur le bonheur simple, sur le fondement d’une vie et ses choix moraux, qui m’ont d’ailleurs bien fait pleurer (même si je connaissais déjà l’histoire et sa fin tragique)!