Alors que 2019 vient à peine de commencer, dans le milieu du cinéma, on parle déjà de la cérémonie la plus attendue de l’année, les Oscars.
La soirée des 91e Academy Awards aura lieu le 24 février 2019 et sera transmise en direct dans plus de 225 pays et territoires dans le monde entier! D’ici là, nous serons en « marathon », comme la plupart des passionnés de cinéma, pour visionner le plus grand nombre possible de films susceptibles de s’y qualifier!
Il est encore tôt pour faire de justes prédictions quant aux nommés de cette année, mais nous vous proposons 4 films que nous avons vu, qui sont présentement à l’affiche, et qui pourraient bien en faire partie.
1
Vice
Après avoir remporté l’Oscar du Meilleur scénario en 2016 avec The Big Short, Adam McKay récidive avec un scénario original et la réalisation d’une autre histoire vraie, celle d'un personnage des plus insaisissables et des plus secrets de l’histoire de la politique américaine moderne, Dick Cheney.
Satire et drame biographique à l’humour tranchant qui fait grincer des dents, Vice met en lumière le parcours et les méthodes choquantes de celui qui siégea à la vice-présidence des États-Unis de 2001 à 2009.
Fin connaisseur des coulisses de la politique américaine, Dick Cheney a réussi, sans faire de bruit, à se faire élire vice-président aux côtés de George W. Bush. Devenu l’homme le plus puissant du pays, il a largement contribué à imposer un nouvel ordre mondial dont on sent encore les conséquences aujourd’hui...
On va se le dire, Dick Cheney est un imposteur qui a réussi, tel une vipère, à atteindre l’une des positions les plus importantes du monde, sans aucune qualification. Le film dresse le portrait d’un homme sournois, manipulateur et sans conscience, qui s’est fait viré de Yale, est allé en prison deux fois, avant de passer go et arriver au pouvoir des États-Unis d’Amérique.
Si ce n’était pas basé sur la réalité, on pourrait croire à un scénario totalement farfelu! Le projet est ambitieux et l’écriture audacieuse! Le ton satirique avec lequel ces faits sérieux et moralement scandaleux sont exposés est délectable et l’absurdité du personnage nous fait esclaffer de rire. Par exemple, les crises de coeur de Dick arrivent si souvent qu’elles en deviennent un running gag!
Supporté par une équipe de talents maintes fois récompensés, devant comme derrière la caméra, le projet est extrêmement solide. La transformation de Christian Bale en ancien vice-président américain Dick Cheney est surprenante. Il est même méconnaissable! Sa femme, Lynne Cheney, est jouée par Amy Adams. Steve Carell y incarne Donald Rumsfeld et le rôle de George W. Bush est attribué à Sam Rockwell.
Il est incroyable de voir comment, à l’intérieur du système politique américain, Dick Cheney a grimpé les échelons en jouant à la marionnette avec ses acolytes et a réussi à faire accepter ses idées, même les plus irrationnelles, sans que personne ne bronche et sans que le peuple à l’extérieur ne lui prête trop d’attention. Malgré que l’homme opérait dans l’ombre, le film présente un divertissement comparable à un « Greatest Hits » de Dick. Le dark side de la politique à son meilleur!
Nous ne vous en dirons pas plus, parce que franchement, l’histoire est fascinante et le film mérite que vous alliez le découvrir par vous-même. Et, après avoir vu tout ce qu’il a laissé derrière lui, comme les ravages de la guerre en Irak par exemple, nul besoin de vous dire que la fin de ce « Dick Cheney Show » n’est pas très heureuse.
Sortie cinéma au Québec : 25 décembre 2018
Distribué au Québec par : Les Films Séville
Origine : États-Unis
Durée : 132 minutes
2
If Beale Street Could Talk
If Beale Street Could Talk (Si Beale Street pouvait parler) est le troisième long métrage de Barry Jenkins qui, en 2017, a remporté (entre autres) l’Oscar du Meilleur film avec Moonlight (dans une finale mémorable d’erreur d’enveloppe contre La La Land, rappelons-le!). Cet honneur lui a valu une renommée internationale et il récidive ici avec une autre histoire absolument poignante.
Selon nous, la force de Barry Jenkins réside dans la finesse et l’incroyable sensibilité avec laquelle il réussit à présenter une histoire.
Drame romantique et racial au lyrisme manifeste, If Beale Street Could Talk traite de passion amoureuse, d’intolérance, d’injustice et d’espoir. Dans une élégante adaptation d’une nouvelle de James Baldwin écrite en 1974, il raconte l’histoire d’un jeune couple noir d’Harlem, à l’amour sincère, qui subit l’injustice raciale de la police.
Si Beale Street pouvait parler raconte l’histoire de Tish, une jeune femme d’Harlem qui tente de prouver l’innocence de son fiancé dont elle est enceinte. Le film célèbre l’amour à travers le récit d’un jeune couple, de leur famille et de leur vie, alors qu’ils tentent de faire triompher la justice et le rêve américain.
Les personnages principaux, joués par l’acteur canadien Stephan James et l’actrice Kiki Layne, dont c’est le premier grand rôle au cinéma, présentent une bonté intérieure et une force incroyable face au malheur dont ils sont frappés, qui ne peut laisser insensible.
D’ailleurs, If Beale Street Could Talk rallie déjà les critiques et les cinéphiles. Il a été présenté au public montréalais en octobre dernier, alors qu’il était le film d’ouverture de la 47e édition du Festival du nouveau cinéma, tout juste après sa première mondiale au Festival international du film de Toronto.
Sortie cinéma à Montréal : 25 décembre 2018
Sortie cinéma partout au Québec : 4 janvier 2019
Distribué au Québec par : Les Films Séville
Origine : États-Unis
Durée : 117 minutes